Jeunesse

Fille d’Henry Leeves, aumônier anglican de l’ambassade d’Angleterre, et de Marina Haultain, Sophie naît à Constantinople le 1er octobre 1823. Elle vit une grande partie de son enfance et de son adolescence à Athènes et fait de nombreux voyages en Europe jusqu’à la mort de son père en 1845. Elle rentre en Angleterre avec sa mère et l’une de ses sœurs.

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Conversion et baptême

Attirée depuis quelques temps par la Présence Réelle dans l’Eucharistie, elle se rapproche du courant pro-catholique de l’église anglicane. Contre l’avis de sa mère, elle est baptisée, avec sa sœur Marie-Anne, le 2 février 1850 dans l’église de la Bonne Mort, à Malte, entourée des sœurs de Saint Joseph de l’Apparition dont l’aumônier est son parrain.

 

Soeur de Saint Joseph de l'Apparition

Après de courtes fiançailles qu’elle rompt, elle rentre en 1851 dans la congrégation des sœurs de Saint Joseph de l’Apparition à Syra, où elle restera enseignante pendant 5 ans. Elle fonde ensuite une école à Athènes pour jeunes filles pauvres avant d’être appelée à Rome. Elle part ensuite en Bretagne où elle est enseignante, médecin et pharmacienne. Mais le climat ne lui convient pas, et elle est envoyée en Inde à Calicut. C’est là qu’en 1862, elle fait la rencontre d’un carme, le père Marie-Éphrem du Saint-Sacrement, qui lui parle des joies de la vie carmélitaine. Il a un projet : installer le Carmel en Inde à la fois avec des sœurs cloîtrées, mais aussi avec une branche de tertiaires régulières. Par ailleurs, le Seigneur lui fait savoir : « Je te veux au Carmel ».

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Rencontre avec Sainte Marie de Jésus Crucifié

Mère Véronique part ensuite en Birmanie pour redressée une congrégation défaillante. Gravement blessée au pied, ses supérieures la renvoient en Angleterre. Une fois guérie, la mère générale l’appelle à Rome. Pendant ce voyage, elle revoit le père Marie-Éphrem à Paris, et encore à Rome où il l’encourage à entreprendre des démarches auprès des autorités pour changer d’ordre et entrer au Carmel.  Elle accompagne ensuite la mère générale qui devait se rendre à La Capelette, la maison mère de Marseille. Au pied levé, elle remplace la maîtresse des novices qui était bien malade. Mère Véronique devient alors le témoin privilégié des humiliations mais surtout des premières grâces reçues par celle que l’on nomme la petite arabe, Mariam Baouardy. Tandis que Mariam est refusée par les sœurs de Saint Joseph à la fin de son postulat, Mère Véronique reçoit l’indult qui lui permet de rejoindre le Carmel. Elle emmène Mariam avec elle, et se présente au Carmel de Pau le 15 juin 1867.

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Fondation du Carmel Apostolique

Le 2 juillet, elle reçoit l’habit et prononce ses vœux le 15 septembre, c’est-à-dire très rapidement car elle faisait partie du tiers ordre depuis quelques années. Le Supérieur Général des Carmes l’encourage dans la fondation d’un ordre tertiaire régulier et la Mère Elie de Pau lui demande de rédiger les constitutions de cette nouvelle branche du Carmel. Elle parcourt la France pour trouver un lieu d’installation (Annecy, La Roche, Lyon, Montpellier, Carcassonne, Agen et Bordeaux), mais son projet n’est pas accueilli. De retour à Pau, découragée, elle est reçue par Mgr Lacroix qui lui propose une petite maison accolée au Carmel de Bayonne. Le 16 juillet 1868, elle y fonde le Carmel Apostolique et, rapidement, d’excellentes recrues s’y présentent.

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Fondation en Inde

De son côté, le père Marie-Ephrem est consacré évêque le 8 novembre 1868 comme vicaire apostolique de Quilon, puis de Mangalore le 6 juin 1870. Il presse Mère Véronique de lui envoyer des religieuses. Il profite de ce que le Concile Vatican I est suspendu pour venir à Pau. En fait, il vient chercher un groupe de six carmélites cloîtrées (dont Mère Elie et Sœur Marie de Jésus Crucifié) et trois tertiaires formées par Mère Véronique afin de les emmener pour fonder en Inde.

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Fermeture du petit Carmel de Bayonne

La situation financière de la maison de Bayonne se dégrade, mais aussi les relations entre Mgr Marie-Éphrem et Mère Véronique qui ont des vues différentes sur la jeune congrégation. Par ailleurs, les vocations se tarissent et les relations entre les évêques de Bayonne et de Mangalore se tendent. Du coup, Mère Véronique est contrainte de fermer le Carmel Apostolique de Bayonne le 9 octobre 1873. Malgré de nombreuses difficultés, son ordre réussit à se développer en Inde grâce à la Mère Marie des Anges.

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Bethléem, puis retour à Pau

Mère Véronique revient à Pau où elle fait sa profession solennelle le 21 novembre 1874. En 1875, elle fait partie, avec Sœur Marie de Jésus Crucifié, des dix religieuses qui fondent le Carmel de Bethléem. En 1887, épuisée par les conditions de vie, elle demande à rentrer en France. De retour à Pau, elle fera vivre le souvenir de Sœur Marie de Jésus Crucifié qu’elle a vu mourir dans ses bras. Elle rédige la Vie Merveilleuse qui retrace la vie de la jeune carmélite morte en odeur de sainteté. Cet ouvrage est publié en 1903 pour un usage principalement réservés aux carmels. En avril 1890, elle a la joie de revoir Mère Marie des Anges. Le 5 septembre 1892, le Carmel Apostolique est officiellement affilié à l’Ordre du Carmel.

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Sa mort à Pau

Mère Véronique meurt le 16 novembre 1906. Elle est enterrée au cimetière de Pau. Le 9 juillet 2014, elle est déclarée Vénérable par le pape François.