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Les pièces remarquables du Carmel de Pau

Mariam a vécu 2 fois 3 ans au Carmel de Pau, c'est là où elle a été la plus heureuse (citation)
C'est aussi là où elle a eu beaucoup de grâces mystiques dans les différentes pièces du carmel,
voici les faits relatés dans la biographie du Père Estrate

Carmel - Pièces de l'étage
Carmel - Pièces du RdC

Salle du chapitre

Cuisine

Réfectoire

Infirmerie

Cellule

Choeur
des soeurs

Parloir

Ermitage Notre-Dame du Mont Carmel

La tour

Au mois de mai 1868, le Carmel reçut la visite de Mgr Lacroix, évêque de Bayonne, qui fit une exhortation aux sœurs dans la salle du chapitre.

Puis, le pieux Prélat leur parla de la sublimité du saint sacrifice de la messe. Les sœurs, qui étaient à côté de la novice, s’aperçurent, après quelques instants, qu’elle luttait pour ne pas tomber en extase, mais ce fut en vain :

elle fut ravie et resta dans cet état jusqu’à ce que Sa Grandeur eût fini de parler ; un seul mot de l’autorité la fit revenir à elle.

Sa confusion fut extrême : « J’aurais mieux aimé mourir, dit-elle à la Prieure, que d’être vue pendant mon sommeil* ».

Elle lui avoua que, tandis que le prélat parlait, Notre-Seigneur s’était présenté à elle tout déchiré et couvert de plaies et que c’était cette vue qui l’avait mise hors d’elle-même.

*Par humilité, Mariam appelait ses extases  "sommeil"

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À la cuisine, elle ne laissait rien perdre et elle tirait parti de tout. Il advint un jour qu'elle trouva le lait caillé.

Aussitôt, s'adressant à Dieu, elle lui dit : « Vous savez que j'ai besoin de lait pour les sœurs ; je vais le faire cuire ; bénissez-le, et, au lieu qu'il se gâte davantage, faites-le revenir bon tout à fait. »

Sa compagne restait incrédule ; elle dut cependant bientôt constater que, en cuisant, le lait était redevenu liquide et bon. Et toute la communauté le trouva excellent.

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Le 20 juillet 1867, fête de saint Élie dans l’Ordre du Carmel, on plaça, au réfectoire, la statue de ce Prophète sur une table ornée de fleurs, en l’honneur de la Prieure qui portait son nom.

Sœur Marie de Jésus Crucifié, à la vue de la statue, s’écrie en battant des mains : « Père Élie, Père Élie ! » Témoin de ses transports, une sœur insinue à la Mère Prieure de faire servir le dîner au Prophète par la postulante. L’ordre est immédiatement donné dans ce sens.

Pendant que sœur Marie de Jésus Crucifié s’acquitte avec autant de respect que d’amour de ce doux office, saint Élie lui apparaît. Il portait l’habit du Carmel, son visage était majestueux, son teint rouge, ses cheveux blancs ; une calotte brune couvrait sa tête et il tenait à la main un long bâton dont la partie supérieure avait la forme d’une épée. Cette vision la jette dans le ravissement.

La Mère Prieure la fait sortir du réfectoire : le seul mot d’obéissance suffit pour la faire revenir à elle. Mais l’extase la reprend aussitôt : « Je l’ai vu, mon père Élie ! Oh ! qu’il est beau ! Il a béni le réfectoire ; il a béni la Communauté, il a étendu son bâton sur chaque sœur pour la bénir. Il m’a donné l’espoir qu’on me donnerait bientôt le saint habit !... »

Saint Élie ne l’avait pas trompée. Quoique son postulat ne datât que d’un peu plus d’un mois, le chapitre décida à l’unanimité qu’on pouvait passer par-dessus les usages ordinaires en faveur d’une telle âme, et, l’autorité ecclésiastique ayant approuvé cette décision, sœur Marie de Jésus Crucifié commença sa retraite préparatoire sous la direction de la très sainte Vierge elle-même, qui lui donnait les points d’oraison, contrôlés par la Mère Prieure. Le thème fourni par la Vierge était unique : il portait tout entier sur le bonheur de l’âme religieuse fidèle à ses vœux.

« Mon divin Fils, disait la Mère de Dieu à la postulante, présentera cette âme à son Père en disant : Voici une épouse qui a marché fidèlement sur mes traces, qui a tout quitté pour me suivre, qui a renoncé à tous les plaisirs des sens et même à sa volonté. Elle a été pure, pauvre, obéissante. Qui peut dire avec quel amour le Père céleste reçoit et couronne cette âme ? »

(Effectivement, Mariam reçoit le saint habit, le 27 juillet qui suit, dans l’octave de la fête de Saint Elie.)

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Pendant le Carême 1868, les souffrances de la novice croissaient à chaque instant. On la transporta à l’infirmerie. En passant près de là, les sœurs respiraient un parfum très suave qui s’échappait de son corps ; son voile et son manteau répandaient le même parfum. Les douleurs de la nuit furent terribles. Le lendemain, premier vendredi du Carême, vers six heures du matin, le sang commença à couler des mains et des pieds ; la couronne d’épines parfaitement dessinée autour de la tête, donna aussi du sang en abondance à deux reprises, ainsi que la plaie du côté. À midi, le sang s’arrêta, mais les plaies restèrent ouvertes. Elles deviendront plus profondes chaque semaine jusqu’à Pâques.

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Le 8 août, sœur Marie n’ayant pu assister à la messe à cause de son état de souffrance, sa maîtresse alla la visiter dans sa cellule. Elle s’apprêtait à lui demander des nouvelles de sa santé, quand la novice la pria de ne pas lui parler. Elle était profondément recueillie.

Sa maîtresse la regardait avec une pieuse curiosité ; tout à coup elle voit qu’elle communie : « Oh ! que la sainte Vierge m’a obtenu de grâces, lui dit sœur Marie ; je viens de communier ». Elle répète la même chose à la Prieure. « Saint Elie, ajoute-t-elle, m’a fait un sermon : permettez-moi, ma Mère, de me le faire écrire, afin de ne pas l’oublier. Sainte Thérèse est aussi venue : elle portait l’habit de la Réforme; son manteau blanc était lumineux. Elle m’a dit : Ma fille, il faut aimer beaucoup Marie ; elle est votre Mère, votre Reine. Tout nous vient par Marie, et nous ne recevons rien que par elle. »

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Un jour de 1869, elle vit pendant l’oraison le même homme qu’elle avait déjà vu plusieurs fois. Ses yeux étaient doux et gracieux ; ses cheveux blonds tombaient sur ses épaules. « Cet homme, disait-elle, est riche et pauvre en même temps. Je l’ai vu au milieu du chœur, souriant à toutes les sœurs, qui formaient comme une blanche couronne autour de lui. Bientôt j’ai vu cette couronne se partager en trois parties. Cet homme m’a dit : Vous devez vous partager en trois, mais vous serez toutes ensemble au ciel. » La fondation de Mangalore et, plus tard, celle de Bethléem, si merveilleuse, montreront la vérité de cette prophétie.

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La lutte durait depuis huit jours. Selon sa prédiction, la sœur fut délivrée le dimanche ; et elle put se confesser et communier : « J’étais dans une mer noire, disait-elle ; à présent, je puis un peu lever la tête ; je vois cependant toujours la même mer devant moi, elle avance, elle avance. Je n’ai aucun bon sentiment, quoique j’aie communié. »

L’abbé Manaudas demanda à lui parler ; elle descendit au parloir pour recevoir ses encouragements et ses conseils ; mais la parole de Dieu ne pénétrait pas dans son âme ; la même tristesse continuait à y régner. Elle se rendit au chœur pour réciter les petites Heures. À huit heures, lorsqu’on achevait l’antienne de la très sainte Vierge, elle pousse un grand cri : la légion venait de rentrer dans son corps.

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Un jour, à l’heure de la récréation, complètement ravie, elle se dirige vers le jardin en disant : « Je n’en puis plus. Je vais courir après le Bien-Aimé ». Elle pleurait et chantait sa tristesse avec des expressions brûlantes :

« Qui coupera, qui ôtera les branches qui m’empêchent de voir la Patrie, d’aller à mon Bien-Aimé ?... Que faire pour ôter les branches ?... Qui me donnera les ailes de la colombe ? Je n’en puis plus de cet exil !... Je ne puis plus vivre. » Sa douleur augmentant, elle dit à sa maîtresse qui l’avait suivie : « Allons à ma Mère ! »

À l’ermitage de Notre-Dame du Mont-Carmel, elle se prosterne au pied de l’autel et se relève transportée de joie en chantant :

« Aux pieds de Marie, ma Mère chérie, j’ai retrouvé la vie.

« Ô vous tous qui souffrez, venez à Marie... Votre salut et votre vie sont aux pieds de Marie.

« Ô vous qui travaillez dans ce monastère, Marie compte vos pas et vos sueurs.

Dites-vous à vous-mêmes : Aux pieds de Marie, j’ai trouvé la vie !

« Vous qui habitez dans ce monastère, Marie vous dit :

Mon enfant, je t’ai choisie entre dix mille ;

entre dix mille, je te mettrai dans mon temple !...

Tu n’auras jamais faim, tu n’auras jamais soif.

Je te donne la nourriture, la chair, le sang de l’Innocent !

« Ne dites pas que je suis orpheline : j’ai Marie pour Mère et Dieu pour Père !

Heureuse enfant !

Dîtes qu’aux pieds de Marie, j’ai trouvé la vie ! »

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Voici les avis admirables que la novice, toujours ravie, donna aux deux tourières devant la grille du parloir :

« La sainte Vierge vous bénit ; elle vous recommande d’être surtout bien modestes, bien recueillies : il faut être toujours comme en retraite.

La Mère Thérèse vous dit d’être bien patientes, oui, surtout bien patientes. Supportez toutes les contrariétés avec douceur ; soyez charitables entre vous et envers tout le monde. Soyez toujours obéissantes : il faut être comme un cadavre, comme un bâton ; faites tout sans rien dire : pas une réflexion. Si vous êtes fidèles, vous irez droit à Jésus. Profitez du temps : tout passe, tout passe sur la terre ; le temps est court.

Pratiquez la perfection, portez des fruits pour Jésus. Vous êtes comme les branches d’un arbre unique vous êtes deux branches qui passent dehors. Jésus aime toutes les branches ; il regarde avec plus d’amour celles qui portent plus de fruits. Si vous êtes fidèles, vous serez au ciel plus élevées que les agneaux de la clôture, parce que vous avez plus d’occasions. Les sœurs de l’intérieur prient et font pénitence sans être dérangées, tandis que vous, combien de fois vous êtes empêchées de prier, lorsque vous le voudriez ! Quand on vient sonner, quittez tout, même la prière ; allez immédiatement où vous êtes appelées, allez-y avec esprit intérieur, avec esprit de charité : cet acte de renoncement plaira à Jésus plus que tout le reste. Il faut surtout éviter que les personnes du dehors s’aperçoivent que vous êtes contrariées : vous devez édifier, donner le bon exemple, parce qu’on jugera de l’intérieur du couvent par les agneaux de l’extérieur. Si vous êtes bonnes, recueillies, parfaites, votre exemple fera du bien à tous. Soyez surtout humbles : ne vous découragez jamais.

« Vous devez travailler pour les agneaux de la clôture et ceux de la clôture doivent travailler pour vous : vous ne faites qu’un. En ayant soin des agneaux de l’intérieur, vous êtes comme Jean le bien-aimé. Lorsque Jésus était dans la prison chez Caïphe pendant la nuit, Jean aurait désiré pouvoir y entrer pour soigner son Maître : il ne le pouvait pas. Obligé de rester au dehors, il se tenait le plus près possible de la prison ; il faisait tout ce qu’il pouvait pour Jésus. Faites ainsi pour les agneaux qui sont dedans. »

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Le Seigneur lui demanda pour l’Église une série de processions autour du jardin, à genoux, le dos chargé d’un énorme sac de cendres. L’autorité ayant approuvé cette volonté du ciel, elle alla jusqu’au bout de cette terrible pénitence, malgré ses jambes ensanglantées, malgré la sueur qui coulait de son visage.

À plusieurs reprises, vers cette même époque, elle remonta sur le tilleul. L’Agneau l’attirait, disait-elle en extase, pour expliquer cette ascension, et elle s’élevait jusqu’à la cime de l'arbre.

Le jardin

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